CARTES BLANCHES
L'œuvre artistique de Georges Adilon, sculpture géante dans la nature, continue à vivre chez les Maristes de Lyon... Se glisser dans son architecture, en découvrir les fonctions pour l'accompagnement des élèves, les emboitements, les circulations, saluer l'arbre enlacé par la bibliothèque, arpenter les préaux… Pour Georges Adilon, l'acquisition du savoir est liée à la beauté. Dans son architecture dépouillée et lyrique on retrouve tout autant le béton brut monumental et la hardiesse de ses lignes, que la douceur des ovales et des courbes, pour ces espaces de savoir, sport ou spiritualité. Tout est là. La nature se discipline pour ne pas envahir mais reste lumineusement présente… Et l'œuvre se poursuit entre continuation et rupture, en vis-à-vis, dans la créativité de Marie ADILON.
Ma démarche pour cette carte blanche, était bien l'envie de faire vivre ce chantier au rythme de mes découvertes mais toujours en quête du geste architectural premier. Les différentes étapes ont donné lieu à des rencontres tour à tour acrobatiques, poétiques et presque irréelles devant l'Homme du chantier, devenu funambule dans un décor de théâtre, une mise en scène à la Decouflé mais aussi Centaure aux pieds de béton. Illusion… Être là, regarder, voler l'instant pour le faire revivre ensuite. Montrer l'aventure maintenant terminée et avancer vers une nouvelle vie, pour les bâtisseurs désormais sur d'autres chantiers, pour la salle qui palpite déjà de ses concerts et pour moi qui repars regarder ailleurs…
Je reçois de " l’Atelier qui regarde " une carte blanche pour suivre la réalisation d’une sculpture : une sphère en métal. Le monde du fer m’attire mais demeure très mystérieux pour moi. Comment ces longueurs de métal deviendront-elles une sculpture sphérique ? Ma fascination pour le cercle, le rond, la spirale... Le fer et le faire. Voir la main de l’homme qui façonne le métal que l’on chauffe, que l’on contraint, qui résiste, le ronron de la cintreuse… C’est ce mystère que je tente de conserver dans mes photos, ce mystère qui guide mon mode opératoire pour aboutir à des photos qui n’expliquent pas vraiment comment, mais souhaitent embarquer le regardeur dans cette magie croisée dans l’atelier de la Giraudière.